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Iphigénie en Tauride / Henry Desmarest et André Campra
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Edité par Outhere Music - Naxos Global Logistics - 2024
Près d'un siècle avant Gluck, une Iphigénie en Tauride connut un immense succès sur les scènes lyriques. Même histoire, mêmes protagonistes. Cette première Iphigénie est une oeuvre au destin singulier. Elle est ébauchée par le compositeur Henri Desmarest vers 1695. Mais Desmarest est banni de France par Louis XIV car il a épousé une jeune fille sans le consentement de son père. La partition inachevée d'Iphigénie est alors confiée à André Campra : " Campra s'est habilement glissé dans le style de Desmarest, ajoutant seulement dans les divertissements des airs virtuoses et des choeurs très mélodiques dont il avait le secret", écrit Benoît Dratwicki, du Centre de Musique Baroque de Versailles, auquel on doit cette redécouverte. Iphigénie en Tauride est créée le 6 mai 1704 et sera reprise partout en Europe à partir de 1711. Grâce à Hervé Niquet, à une équipe vocale de premier plan, à un orchestre rompu au répertoire français et à leur travail commun sur les pratiques et les modes de jeux spécifiques au début du XVIIIe siècle, Iphigénie revoit enfin le jour.
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- Musique classique
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Biographie
Biographie

Henry Desmarest est un musicien et compositeur français de l'époque baroque, né à Paris en février 1661 et mort à Lunéville le 7 septembre 1741. Son père, Hugues, était huissier au Châtelet et mourut en 1668 en le laissant fils unique. Il fit des études parmi les pages de la Chapelle royale et apprit la musique pour laquelle il était très doué. En 1682 il composa une Idylle à l'occasion de la naissance du duc de Bourgogne et, l'année suivante, concourut sans succès au poste de sous-maître de la Chapelle royale. Il se maria en 1689 et donna naissance à une fille de ce premier mariage. Il composa plusieurs œuvres scéniques pour le compte de l'abbé Coupillet, un des sous-maîtres de la Chapelle royale, qui les faisait passer pour ses propres compositions mais, en 1693, celui-ci fut renvoyé après la découverte de la supercherie. Sa première épouse, Élisabeth, mourut en 1696 et cet accident noua le destin du musicien pour de nombreuses années. En effet, l'année suivante il échangeait une promesse de mariage avec Marie-Marguerite de Saint-Gobert, une jeune fille de 19 ans dont le père, médecin de Gaston d'Orléans, ne voulut pas entendre parler. Néanmoins, le couple eut un enfant et M. de Saint-Gobert entama une action judiciaire contre Henry Desmarest pour séduction et rapt. Le procès, ouvert en 1699, se termina par la condamnation de Desmarest : le couple s'enfuit à Bruxelles pour échapper à la justice française. Il y fit baptiser une fille, Maximilienne-Olympie, dont la marraine fut Olympe Mancini, comtesse de Soissons et le parrain le gouverneur des Pays-Bas espagnols Maximilien-Emmanuel de Bavière. Le 28 mai 1700, Desmarest, condamné par contumace, fut pendu en effigie en place de Grève : il ne pouvait plus être question de retourner en France. Mais il obtint un poste en Espagne sous la protection de Philippe V (le propre petit-fils de Louis XIV). Le mariage fut validé en 1702, mais dès 1703 les musiciens français furent renvoyés de la cour d'Espagne, remplacés par une troupe de musiciens italiens. Sur recommandation d'un ami, Desmarest trouva en 1707 une place de surintendant de la musique à la cour du duc Léopold Ier de Lorraine à Nancy (à l'époque, la Lorraine était un État souverain). C'est dorénavant en Lorraine que devait se dérouler le reste de sa carrière et de sa vie, ponctué par la naissance de plusieurs enfants dont la plupart moururent en bas âge. Louis XIV refusa toujours de gracier Desmarest. Cela arriva pourtant, plus tard, après la mort du roi, par lettres patentes de 1720, confirmées l'année suivante par le Parlement de Paris, qui levèrent toutes les condamnations. Un contrat de mariage fut enfin conclu : le mari avait 60 ans. Son épouse mourut en 1727 et lui-même en 1741. La musique de Desmarest est essentiellement une musique de scène, notamment dans les genres mis au point par Lully : tragédies lyriques (Didon, Circé, Théagène et Chariclée, Iphigénie en Tauride, Renaud ou la suite d'Armide), opéras-ballets (Les Amours de Momus, Les Fêtes galantes), pastorales héroïques (Diane et Endymion), divertissements, cantates, etc. Read more on Last.fm. User-contributed text is available under the Creative Commons By-SA License; additional terms may apply.