0 avis
ALDÉHYDES ET CÉTONES
Article
Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Le terme d'alcool déshydrogéné, dit par contraction aldéhyde, a tout d'abord été employé pour nommer un liquide très volatil et d'une odeur pénétrante provenant de l'oxydation ménagée de l'alcool éthylique et se différenciant de celui-ci par un manque de deux atomes d'hydrogène. Un peu plus tard, le mot aldéhyde a aussi désigné les composés issus de l'oxydation ménagée de tous les alcools primaires.Le nom d'acétone, quant à lui, a d'abord été donné à un liquide odorant moins volatil que l'aldéhyde, qui résultait de la distillation de l'acétate de calcium. La distillation des autres sels de calcium a permis l'isolement de composés proches de l'acétone ; on les a d'abord désignés par des noms dérivés de ceux des sels en y ajoutant la désinence -one : la propione, dérivée du propionate de calcium, la palmitone, du palmitate de calcium et la benzophénone, du benzoate de calcium. Tous ces composés ont été groupés sous le nom générique de cétones.On a montré plus tard que l'oxydation ménagée de l'alcool isopropylique conduit à l'acétone, alors que la distillation du mélange de formiate et d'acétate de calcium donne un aldéhyde. De ce fait, les cétones sont, comme les aldéhydes, des alcools déshydrogénés et les aldéhydes, comme les cétones, se rattachent à des sels de calcium d'acides organiques. Cependant, ces analogies, d'une part, ne sont apparues que tardivement car les aldéhydes possèdent un remarquable pouvoir réducteur que les cétones n'ont pas et, d'autre part, ne se sont pleinement manifestées qu'avec l'apparition de formules développées incontestables.Aldéhydes et cétones sont des dérivés carbonylés, le groupe divalent C=O étant relié, pour les premiers, à deux atomes d'hydrogène ou à un atome d'hydrogène et un radical carboné et, pour les secondes, à deux radicaux carbonés quelconques, d'où les trois possibilités suivantes :La structure électronique des dérivés carbonylés est caractérisée par l'importante polarisation de la liaison C=O, due à la différence d'électronégativité entre oxygène et carbone avec, comme conséquence, la relative acidité des hydrogènes portés par les carbones adjacents au carbone fonctionnel. Pour les aldéhydes, en plus, une facile oxydation en acides est due à l'activation, par l'oxygène, de l'hydrogène porté par le carbone fonctionnel.