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DIALECTIQUE
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Le terme « dialectique » dérive du mot composé grec διαλ́εγειν (dialegein), qui indique dès le départ que son sens n'est pas simple. La signification la plus courante de λ́εγειν, c'est « parler » et le préfixe δια indique l'idée d'un rapport ou d'un échange. La dialectique est donc, d'après l'étymologie, un échange de paroles ou de discours, c'est-à-dire une discussion ou un dialogue ; comme forme de savoir, elle est alors la technique du dialogue, ou l'art de la dispute, tel qu'il a été développé et fixé dans le cadre de la pratique politique propre à la cité grecque.Il convient tout de suite de remarquer que ce sens renvoie à une tradition trop particulière, que la valeur qu'il attribue à l'idée de dialectique reste faible et doit être renforcée par une analyse philosophique, qui mettra en évidence des significations très différentes. On peut cependant retenir de cette analyse étymologique du mot deux éléments très généraux : la dialectique met en jeu des intermédiaires (dia) ; elle a rapport au Logos, qui n'est pas seulement pour les Grecs le discours ou la raison, mais un principe essentiel de détermination du réel et de la pensée.La catégorie de dialectique est surtout une catégorie technique de la philosophie : on ne peut s'attendre à la rencontrer que dans le cadre de systèmes philosophiques déterminés, pourvue à chaque fois d'une définition particulière. Commençons par prélever dans l'histoire de la philosophie les grandes définitions de la dialectique. Platon : « Le dialecticien est celui qui aperçoit la totalité (συν́οπτικος) » (La République, VII, 537c). Aristote : « Le dialecticien est l'homme capable de formuler des propositions et des objections » (Topiques, VIII, 14, 164b3). Descartes : « C'est la dialectique, puisqu'elle nous enseigne à traiter de toutes choses, plutôt que la logique qui donne des démonstrations de toutes choses. Elle ruine ainsi le bon sens plus qu'elle ne le constitue, car tandis qu'elle nous détourne et nous égare dans ces lieux communs et ces divisions qui sont extérieurs à la chose, elle nous détourne de la nature même de la chose » (Entretien avec Burman, sur le Discours de la méthode). Kant : « Il y a une dialectique naturelle et inévitable de la raison pure : je ne veux point parler de celle où s'embarrasse un ignorant, faute de connaissances, ni de celle que les sophistes ont fabriquée ingénieusement pour tromper les gens raisonnables, mais de celle qui est inséparablement liée à la raison humaine et qui, même après que nous en avons découvert l'illusion, ne cesse pourtant pas de se jouer d'elle et de la jeter inlassablement en des erreurs momentanées qu'il faut constamment dissiper » (Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale, Introd. I). Hegel : « La dialectique [...] est ce dépassement immanent où l'exclusivité et la limitation des déterminations de l'entendement se présentent telles qu'elles sont, c'est-à-dire comme leur propre négation [...]. La dialectique a un résultat positif, parce qu'elle a un contenu déterminé ou parce que son résultat n'est pas vraiment le néant vide, abstrait, mais la négation de certaines déterminations, contenues dans le résultat parce que précisément ce n'est pas un néant immédiat, mais un résultat » (Encyclopédie des sciences philosophiques). Marx : « Comme elle inclut dans l'intelligence du donné en même temps aussi l'intelligence de sa négation et de sa destruction nécessaire, comme elle conçoit toute forme mûre dans le cours du mouvement et donc aussi sous son aspect éphémère, [la dialectique] ne s'en laisse conter par rien, elle est, dans son essence, critique et révolutionnaire » (Le Capital, postface de la seconde édition).Le fait même que l'on retrouve la catégorie de dialectique dans des systèmes très différents, et même incompatibles, nous indique qu'elle ne peut être restreinte à cette particularité, mais qu'elle doit avoir aussi une valeur générale, hors du cadre de tout système particulier.Il y a donc un problème de la dialectique, qui dépasse celui de la définition de la catégorie de dialectique chez Platon ou chez Kant. Mais ce problème ne peut être posé rationnellement qu'à partir d'une histoire de la dialectique, qui nous donne la variation des sens de la catégorie comme lieu du problème de la dialectique.À partir de cette analyse historique, on pourra dégager deux éléments qui ne sont contradictoires qu'en apparence : la diversité des sens de cette catégorie, qui l'inscrit à chaque fois dans la logique d'un système particulier ; et aussi une certaine continuité, qui n'est pas nécessairement progressive et ne va pas sans conflits. Le risque sera toujours de prendre pour notion générale une détermination empruntée à un système particulier, de l'étendre comme mesure unique à toutes les autres formes de la notion, et de projeter sous la forme d'une histoire générale l'histoire de la dialectique intérieure à ce système philosophique : pour y échapper, il faudra maintenir une tension constante entre ces deux aspects (continuité et diversité).
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Biographie

Biographie

Steve Reich, né le 3 octobre 1936 à New York, est un musicien et compositeur américain de renommée internationale. Il est considéré comme un des pionniers du minimalisme et de la musique répétitive. Pour caractériser son œuvre, il préfère utiliser l'expression musique de phases (traduite de l'américain) pour la différencier de la musique répétitive. Biographie Il naît dans une famille juive de New York. Il suit d'abord des études de philosophie, obtenant son diplôme de la Cornell University en 1957, puis poursuit des études de musique de 1957 à 1958 à la Juilliard School of Music de New York, essentiellement dans les classes de piano et de percussions. Il étudie également la composition avec Darius Milhaud et Luciano Berio au Mills College en Californie où il obtient, en 1963, son Master of Art. En 1966, il fonde son propre ensemble Steve Reich and Musicians. Il poursuit néanmoins son apprentissage musical, notamment des percussions africaines, à l'Institut d'études africaines de l'Université du Ghana en 1970, puis du gamelan indonésien en Californie de 1973 à 1974. Parallèlement à ces années d'apprentissage, il compose une œuvre originale basée sur la technique de la répétition et l'utilisation de bruits de la vie quotidienne. Il ne délaisse pas pour autant les instruments traditionnels pour lesquels il compose de nombreuses pièces instrumentales ou orchestrales. Son œuvre est reconnue dès les années 1960-70, faisant de lui une des figures de la musique contemporaine américaine et, particulièrement, de l'école de la musique dite répétitive, aux côtés de Terry Riley et Philip Glass. Il compose quelques-unes de ses œuvres les plus connues dans les années 1970-80, comme Music for 18 Musicians (1976), Eight Lines (1979), The Desert Music (1984) ou Different Trains (1988). En 2006, à l'occasion de son 70e anniversaire, des festivités ont été organisées dans le monde et notamment à New York avec un cycle, appelé Steve Reich @70, de concerts et de retrospectives dans les plus grandes institutions musicales de la ville comme le Carnegie Hall, le Lincoln Center et la Brooklyn Academy of Music. À cette occasion, une compilation de ses principales compositions a été éditée sous le titre (américain) de Phases. Steve Reich est devenu en 1994 membre de l'American Academy of Arts and Letters. En 2007, il partage le Prix Polar Music avec Sonny Rollins. Technique musicale Les premières œuvres de Steve Reich (au milieu des années 1960) sont construites sur le principe du décalage graduel de l'exécution des motifs musicaux, créant par phasage/déphasage, des sonorités nouvelles. Il a l'idée de faire passer en continu deux boucles du même son, jouées simultanément au départ, puis accélérées progressivement l'une par rapport à l'autre. Ce procédé, issu de son travail sur bande magnétique, a pour effet de générer de nouvelles figures sonores à partir du même matériau musical. Il est utilisé pour la première fois dans la pièce fondatrice It's Gonna Rain en 1965, puis dans Come Out et Melodica en 1966. Il est aussi appliqué aux instruments (Piano Phase, Violin Phase et Reed Phase en 1967). La musique de Reich procède souvent par récupération de sonorités quotidiennes, comme par exemple des annonces et des sirènes de trains dans Different Trains (1988) ou des sirènes de voitures de secours et des alarmes de voitures dans City Life (1995). Le discours articulé occupe également une place importante, souvent sous une forme répétée comme pour The Cave (1990) ou Three Tales (2002). Une forme de chant discontinu constitue ainsi une partie importante de son œuvre. Œuvres 1965 : It's Gonna Rain 1966 : Come Out 1966 : Melodica, pour bande magnétique 1967 : Piano Phase 1967 : Violin Phase, pour trois violons ou violon et bande magnétique 1967 : My Name Is 1967 : Reed Phase, pour saxophone soprano et bande magnétique 1968 : Pendulum Music 1970 : Four Organs 1970 : Phase Patterns 1971 : Drumming 1972 : Clapping Music 1973 : Music for Pieces of Wood 1973 : Music for Mallet Instruments, Voices, and Organ 1973 : Six Pianos 1976 : Music for 18 Musicians 1978 : Music for a Large Ensemble 1979 : Variations for Winds, Strings and Keyboards 1979 : Octet 1979 : Eight Lines (achevé en 1983) 1981 : Tehillim 1982 : Vermont Counterpoint 1984 : The Desert Music 1984 : Sextet 1985 : New York Counterpoint 1986 : Six Marimbas 1986 : Three Movements 1987 : Electric Counterpoint composé pour Pat Metheny 1987 : The Four Sections 1988 : Different Trains 1990 : The Cave (achevé en 1993) 1993 : Duet 1993 : Typing Music 1994 : Nagoya Marimbas 1995 : City Life 1995 : Proverb 1998 : Triple Quartet 1999 : Know What Is Above You 2000 : Electric Guitar Phase 2000 : Tokyo/Vermont Counterpoint 2002 : Three Tales 2002 : Dance Patterns 2003 : Cello Counterpoint 2004 : You Are (Variations) 2005 : Variations for Vibes, Pianos, and Strings 2006 : Daniel Variations dédié à Daniel Pearl 2007 : Double Sextet Read more on Last.fm. 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