HERCYNIENS MASSIFS ou MASSIFS VARISQUES

Article

François ELLENBERGER

Edité par Encyclopædia Universalis - 2009

Les faisceaux plissés nés de l'orogenèse alpine forment en Europe des chaînes de montagnes aux sens structural et morphologique. Cette continuité, cette unité de relief et d'affleurement, se retrouvent en plus usé, en plus émoussé, mais aussi en plus vaste, dans la chaîne calédonienne scandinave et l'Oural. Rien de tel pour l'édifice orogénique varisque (ou hercynien) d'Europe occidentale. À ne considérer que la géographie physique, il n'y a pas de « chaîne » hercynienne : il n'y a que des « massifs » hercyniens. Chacun pour son compte, ils émergent de la couverture secondaire et tertiaire en rendant difficile toute reconstitution exacte du plan d'ensemble. Ce que ces massifs peuvent avoir actuellement de relief ne doit du reste rien au soulèvement orogénique initial. Dès la fin des temps primaires, tout était arasé, aplani, nivelé. Un même gondolement épirogénique lent et persistant, encore en cours aujourd'hui, a bombé tardivement les massifs et creusé les bassins sédimentaires qui les séparent. Le modelé en découle : pénéplaines exhumées, gradins d'érosion et monadnocks, reliefs résiduels arrondis, gorges où la vive attaque quaternaire a buriné en creux un relief rocheux jeune, s'accompagnant quelquefois d'un début de sculpture appalachienne généralisée, aux dépens des plateaux limitrophes.Le tableau, assez négatif, serait incomplet si l'on ne rappelait que, dans le sud et le sud-est de l'Europe, le bâti varisque a été bouleversé par l'orogenèse alpine, qui s'y est superposée, et n'est plus identifiable que sous forme de noyaux ou de fragments plus ou moins remaniés jusque dans leur substance (la zone axiale pyrénéenne constituant cependant un cas privilégié). Il faut de plus avouer notre relative ignorance de ce qui est actuellement le tout proche Atlantique (bien qu'il ne manque pas de solutions hypothétiques, faisant intervenir des boucles, des rotations et des coulissements de compartiments).On notera enfin que la seule région où le bâti varisque affleure sur une étendue un peu vaste et continue, à savoir la Meseta ibérique, demeura longtemps l'une des plus fragmentairement analysées.Ce qui précède explique et justifie l'accent mis traditionnellement sur la notion de massifs hercyniens, étudiés nécessairement en ordre dispersé.

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