TRAITÉ D'ATHÉOLOGIE

Article

Alexandre ABENSOUR

Edité par Encyclopædia Universalis - 2018

Le lecteur qui entreprendra la lecture du livre de Michel Onfray en se fiant à son titre, Traité d'athéologie (Grasset, 2005), ne trouvera d'un « traité » guère de traces, mais si c'est un pamphlet antimonothéiste qu'il cherchait, alors ses vœux seront comblés… La froideur du titre ne doit pas tromper, en effet, sur la violence antireligieuse qui se déchaîne dans cet ouvrage. Mais si le pamphlet est vigoureux, et parfois réjouissant dans sa vigueur même, le malaise saisit vite le lecteur : Onfray se veut tout autant philosophe que pamphlétaire, mais il est très loin de réussir cette union si délicate qui fait l'originalité de l'Antéchrist de Nietzsche, modèle plus ou moins avoué de notre auteur. Nietzsche pamphlétaire irrigue constamment l'analyse historique du christianisme de sa pensée propre sur la volonté de puissance. Onfray, de façon plus raide, présente dans deux premières parties (« Athéologie » et « Monothéismes ») les bases philosophiques de la critique du monothéisme, et étudie dans les deux parties suivantes (« Christianisme » et « Théocratie ») les problématiques historiques de l'élaboration du christianisme, de son lien avec le pouvoir et de l'unité profonde des trois grands monothéismes, qui partagent tous, selon lui, les mêmes haines fondamentales : de la vie, du corps, de la sexualité, de la femme, de la science, de la démocratie, etc.Une phrase résume clairement cette position : « La religion procède de la pulsion de mort. » Pourquoi, a-t-on envie de demander, la « religion », alors que toute l'analyse porte sur le monothéisme ? Une réflexion sur les caractéristiques du polythéisme est fâcheusement absente de l'ouvrage. Mais, surtout : peut-on réduire le monothéisme à un seul versant de la pulsion ? L'ouvrage tient tout entier dans cette réduction. C'est, si l'on veut, sa « thèse » philosophique, mais qui, par son simplisme, affaiblit l'enjeu polémique, lequel n'est pas sans intérêt, puisqu'il s'appuie sur une lecture de notre époque qui ne se réduit pas aux aspects les plus visibles du religieux.Cette lecture offre le meilleur de l'ouvrage : inviter à une double vigilance. Onfray défend certes la raison, la liberté de pensée, la démocratie contre les fondamentalismes. Mais ce « retour » trop visible du religieux ne doit pas masquer le caractère véritable de l'époque, son nihilisme : « Le nihilisme provient de ces turbulences enregistrées dans la zone de passage entre le judéo-chrétien encore très présent et le post-postchrétien qui pointe modestement, le tout dans une ambiance où s'entrecroisent l'absence des dieux, leur présence, leur prolifération, leur multiplicité fantasque et leur extravagance. » Pour Onfray, l'obstacle à l'athéisme véritable qu'il appelle de ses vœux est moins dans l'irrationalisme pur ou dans le fondamentalisme radical, tous deux repérables, que dans la persistance, sous le masque laïque, du religieux : « La mise à plat laïque et philosophique des valeurs de la Bible et leur conservation, puis leur usage,

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Biographie

Joanne Rowling d͡ʒoʊˈæn ˈroʊlɪŋ, plus connue sous les noms de plume J. K. Rowlingtexte=Cette initiale « K. » a été choisie par Rowling juste avant la publication de son premier roman, en hommage à sa grand-mère paternelle, Kathleen{{,.|groupe=alpha}} et Robert Galbraith, est une romancière et scénariste britannique née le 31 7 1965 dans l’agglomération de Yate (South Gloucestershire). Elle doit sa notoriété mondiale à la série Harry Potter, dont les romans traduits en près de quatre-vingts langues ont été vendus à plus de 500 millions d'exemplaires dans le monde. Issue d’une famille de classe moyenne, elle a écrit sa première « histoire » à l'âge de six ans. Après des études à l'université d'Exeter ainsi qu'à la Sorbonne où elle a obtenu un diplôme en littérature française et en philologie, elle a travaillé un temps au sein d'Amnesty International, puis a enseigné l'anglais et le français. C'est à vingt-cinq ans qu'elle a bâti les premiers concepts et institutions de son univers sorcier, dans lequel un enfant orphelin découvrait à la fois son héritage tragique et ses talents de magicien. Elle a rédigé son premier roman, L'École des sorciers, dans un contexte de précarité et de dépression et a dû attendre plus d'un an avant sa publication en 1997 chez Bloomsbury. Acclamée par ses lecteurs de tout âge et par la critique, J. K. Rowling a remporté de nombreux prix littéraires, notamment les prix Hugo, Locus et Bram-Stoker. Elle est réputée pour aborder des idées et des thèmes profonds avec accessibilité et humour, et s'attacher régulièrement à des personnages placés en marge de la société. En 1998, Time Magazine la place en tête de son classement des « 100 Femmes de l'année » et parmi les finalistes des Personnalités de l'année en 2007, relevant l'inspiration sociale, morale et politique qu'elle aurait insufflée à ses fans. En France, elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 2009. L'année suivante, elle est également nommée « Femme la plus influente de Grande-Bretagne » par les principaux éditeurs de magazines. Très présente sur les réseaux sociaux, où elle prend régulièrement la parole sur des sujets politiques ou de société qui lui sont chers, il lui arrive aussi d'être critiquée sur ses positions. Dans les années 2020, elle tient à plusieurs reprises des propos transphobes, notamment sur le réseau social X. Elle finance également des campagnes contre les droits des personnes trans. Le succès planétaire de son heptalogie romanesque, des films adaptés ainsi que des travaux dérivés de Harry Potter lui ont permis d'acquérir une fortune considérable, dont une partie est régulièrement reversée à de nombreuses associations caritatives luttant contre la maladie et les inégalités sociales. J. K. Rowling est devenue une philanthrope reconnue en cofondant notamment l'association Lumos qui œuvre pour la protection de l'enfance. Elle se tourne vers un public adulte à partir de 2012 en publiant le roman social Une place à prendre, puis en entamant une série policière l'année suivante, sous un second nom de plume. Elle devient également scénariste pour le cinéma à partir de 2016 en étendant son univers sorcier à travers la série de films Les Animaux fantastiques, dont le premier volet a connu un succès international.