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NUNAVUT
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2020
Le territoire du Nunavut s'étend sur une grande partie de l'Arctique canadien et couvre 2 121 102 kilomètres carrés, soit un cinquième de la surface du Canada ; il représente également les deux tiers de son littoral. Les hivers y sont rudes (– 30 à – 35 0C) et les étés sont frais, voire froids (5 à 10 0C). Le Nunavut, « notre terre » en inuktitut, est issu de la division des Territoires du Nord-Ouest en deux entités distinctes. Il devient en 1999 le troisième territoire du Canada (avec le Yukon). Il se compose de trois régions : Qikiqtaaluk (terre de Baffin) dans la partie orientale, Kivalliq (Keewatin, à l'ouest de la baie d'Hudson) dans le centre et Qitirmiut (Kitikmeot) dans la partie occidentale, pour une population totale de 35 944 habitants (2016) dont 85 p. 100 d'Inuit (anciennement Esquimaux). Sur cette immense étendue se trouvent vingt-sept communautés très distantes les unes des autres et peu nombreuses (moins de 1 000 habitants pour la plupart). Les villes se trouvent principalement en bordure côtière ; la capitale Iqaluit (7 740 habitants en 2016), siège de l'Assemblée législative, est située sur l'île de Baffin.L'économie du Nunavut repose essentiellement sur les richesses minérales, notamment sur les réserves de fer et minerais non ferreux, les métaux précieux et les diamants, ainsi que sur d'importantes réserves de pétrole et de gaz naturel. L'exploitation de ces ressources se heurte cependant aux coûts élevés de production et aux difficultés de transport liées au territoire. Le gouvernement fédéral a largement participé à leur développement, notamment en fournissant l'infrastructure et l'aide à la recherche de minéraux. La pêche constitue également une activité importante, notamment pour les communautés de l'Est qui exportent leurs produits (crevettes, turbots...) vers les marchés du Sud. Chasse et pêche traditionnelles sont encore pratiquées et attirent de plus en plus de touristes. Les organismes gouvernementaux sont toutefois la source majeure des emplois et des revenus.À partir du milieu du XXe siècle, les projets de construction de logements par le gouvernement canadien mènent à l'implantation de villages permanents dans la région, entraînant une transition progressive des Inuit d'un mode de VIe nomade à un mode de VIe sédentaire. Pour des raisons liées à la santé, à la sécurité ou à l'économie, l'installation des familles dans ces agglomérations fragilisa le maintien des activités traditionnelles de subsistance. Les chasseurs devaient dès lors parcourir de plus longues distances pour atteindre leurs territoires ancestraux et se voyaient contraints de concilier leurs activités avec des emplois rémunérés pour s'assurer un revenu régulier. La chute du marché de la fourrure, la raréfaction de certaines espèces animales et l'obligation d'inscrire les enfants dans les écoles résidentielles (pensionnats) contribuèrent à accélérer la sédentarisation des Inuit tout en les privant de la maîtrise de cette évolution. Chapeautés par le