THÉOPHRASTE (371 av. J.-C./70-288 av. J.-C./87)

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Encyclopædia Universalis

Edité par Encyclopædia Universalis - 2009

Le « Divin Parleur » Tyrtamos d'Érèse, surnommé Théophraste, étudia pendant une trentaine d'années sous la direction d'Aristote, avant de lui succéder à la tête du Lycée quand le Stagirite se retira à Chalcis dans l'île d'Eubée (~ 322). La vision d'ensemble qu'il avait de l'œuvre du maître — seul Eudème de Rhodes peut lui être comparé à cet égard — et ses qualités d'orateur attirèrent de nombreux auditeurs à l'école qui atteint alors son acmé.Quoi qu'il en soit de son apport propre dans le Corpus Aristotelicum (cf. travaux de J. Zürcher, 1952), Théophraste semble plus annoncer la pensée de Straton, son successeur au Lycée, qu'expliciter celle d'Aristote, du moins dans les rares textes qui nous sont parvenus d'une œuvre considérable (deux cent quarante titres, selon Diogène Laërce). La forme aporétique de sa métaphysique (dont on possède neuf fragments) et surtout la nature des limitations apportées à la finalité révèlent les réticences d'un esprit positif à l'égard de la philosophie première. En logique, il paraît, de la même façon, s'être plus intéressé à la théorie des modalités qu'à la fonction métaphysique du syllogisme, et les classifications qu'il propose en botanique, principalement celle des maladies des végétaux dans les neuf livres de l'Histoire des plantes (Peri phytôn historia) et les six livres du Traité sur les causes des plantes (Peri phytôn aitiôn) — seuls traités complets qui nous restent — confirment l'orientation scientifique de sa recherche. Les trente types de caractères, décrits dans l'opuscule qui partagea la célébrité même de l'ouvrage de La Bruyère publié en 1688, sous le titre : Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les mœurs de ce siècle, s'inscrivent dans une tradition d'école. Les multiples controverses suscitées par ce fragment ne sauraient illustrer son contenu, et il demeure vrai qu'« on y trouve peu d'observations intéressantes » (A. Rivaud). Vraisemblablement appendice d'un traité de morale, ce fragment est toutefois indicatif d'un souci plus pragmatique que théorique (ce que n'infirment ni les extraits contenus dans la Grande Morale, ni les références qu'on trouve chez Cicéron, au De finibus notamment).Mention à part doit être faite des Opinions des philosophes de la nature (Physikôn doxaï). Cet ouvrage qui, tel qu'il fut reconstitué — quarante-sept fragments identifiés — par Hermann Diels, dans Doxographi Graeci (1879), semble avoir été la principale source d'information des doxographes.

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