PÉRICLÈS (env. 495-429 av. J.-C.)

Article

Pierre LÉVÊQUE

Source : Universalis Edu - 2017

Pendant des décennies, Périclès a été le maître incontesté d'Athènes, par la volonté du peuple qui l'élisait chaque année parmi les dix stratèges. Comme Thucydide l'a dit avec force (II, lxv) : « En apparence c'était la démocratie, en réalité le gouvernement d'un seul. » Mais cette situation ne s'explique pas par son seul génie : il a profité d'un équilibre social, au reste renforcé par ses mesures hardies, qui rendait solidaires les paysans de l'Attique, les artisans et les commerçants d'Athènes et les marins du Pirée, solidaires aussi les citoyens et les métèques, enrichis par la prodigieuse expansion économique d'Athènes.Il a mérité de donner son nom à tout un siècle, celui de la grandeur d'Athènes, devenue grâce à lui l'« école de la Grèce » (Thucydide, II, xli), mérité aussi d'être rangé par Aristote (Éthique à Nicomaque, VI, 5, 1140 b 7) parmi les hommes d'État sages (phronimoi), c'est-à-dire ceux qui modèlent leur politique sur un idéal raisonné.Périclès entre dans la vie publique alors que pâlit l'étoile de l'aristocrate Cimon et que se développe un vif mouvement démocratique, conséquence tardive des guerres médiques où Athènes n'avait pu remporter sa paradoxale victoire que par les sacrifices du démos tout entier. Vite investi de la confiance du peuple, il est réélu stratège pendant quinze années successives. C'est donc dans le cadre de la constitution clisthénienne, sans occuper de magistrature exceptionnelle, qu'il dirige en fait une cité sensible au prestige de son génie et qui fait sienne la politique à la fois pragmatique et idéaliste qu'il lui propose.

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Biographie

Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne ou Soljénitsyne (en Александр Исаевич Солженицын, Aleksandr Isaevič Solženicyn), né le 28 novembre 1918 à Kislovodsk et mort le 3 août 2008 à Moscou, est un écrivain russe et un des plus célèbres dissidents du régime soviétique durant les années 1970 et 1980. Né dans le nord du Caucase, il fait de brillantes études de mathématiques et de littérature. Il adhère alors à l'idéologie du régime communiste. Mobilisé en 1941 lorsque commence la guerre contre l'Allemagne, il suit à sa demande une formation d'officier d'artillerie à partir de 1942. Au front, il fait preuve d'une conduite exemplaire qui lui vaut d'être décoré. Il est cependant arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline dans une correspondance personnelle et est condamné pour activité contre-révolutionnaire à huit ans de détention dans un camp de travail pénitentiaire. Libéré en 1953, il est placé en relégation dans un village du Kazakhstan et ne pourra rentrer en Russie qu'en 1959, réhabilité par la Cour suprême. À la faveur de la déstalinisation et de l'adoucissement du régime sous Nikita Khrouchtchev, il publie un premier roman en 1962, Une journée d'Ivan Denissovitch, première œuvre littéraire témoignant de l'existence de camps en URSS, qui fait l'effet d'une bombe. Alors que le régime se durcit sous la direction de Brejnev et que la police saisit certains de ses manuscrits, il parvient à publier quelques ouvrages en samizdat (Le Pavillon des cancéreux) ou à l'étranger (Le Premier Cercle). Ils lui valent une renommée mondiale, jusqu'à obtenir le prix Nobel de littérature en 1970. En 1973, il donne l'ordre de publier à Paris L'Archipel du Goulag. Cette chronique minutieuse du système de répression politique en Union soviétique, nourrie de nombreux témoignages de rescapés des camps, connaît un retentissement mondial. Elle est considérée comme l'un des ouvrages majeurs du XX sur le système concentrationnaire. Arrêté en 1974, il est expulsé d'Union soviétique et déchu de sa citoyenneté. D'abord réfugié en Europe de l'Ouest, il s'installe ensuite aux États-Unis, dans le Vermont, où il passe vingt années d'exil, au cours desquelles il écrit sa monumentale Roue rouge. Réhabilité par Mikhaïl Gorbatchev, il rentre en 1994 à Moscou, où il termine sa vie. Figure de proue de la dissidence soviétique, il s'en démarque cependant par une vive critique du matérialisme occidental, exprimée notamment dans son Discours de Harvard sur le déclin du courage (1978).