0 avis
NOYAU CELLULAIRE
Article
Source : Universalis Edu - 2017
Observé çà et là par les premiers microscopistes au cours du xviie siècle, le noyau fut pour la première fois interprété comme un constituant essentiel et permanent de la cellule par Robert Brown, à la suite de ses observations sur des épidermes d'Orchidées, en 1831. Cette découverte vint à point pour étayer la « théorie cellulaire » esquissée quelques années plus tôt par Dutrochet (1824), et reprise en 1838 par Schleiden. Dès cette époque, le noyau fut considéré comme l'organite majeur de la cellule, le centre des commandes de la vie cellulaire. Après que Virchow (1858) eut affirmé que toute cellule dérive d'une cellule préexistante (« omnis cellula e cellula »), la continuité génétique du noyau fut établie par la découverte des modalités de la transmission du contenu nucléaire, via les chromosomes (caryocinèse) chez les animaux (Schleicher, 1878 ; Flemming, 1878) puis dans les cellules végétales. Strasburger (1879) a donc pu compléter l'axiome de Virchow par celui de la continuité nucléaire : « omnis nucleus e nucleo ».Les processus remarquables que constituent la caryocinèse et la méiose (cf. chromosomes), bientôt confrontés à la redécouverte des lois élémentaires de l'hérédité mendélienne (1900) [cf. génétique] déterminèrent un nombre considérable de recherches qui inspirèrent l'idée d'une suprématie du noyau dans la vie cellulaire, et plus précisément dans le cycle biocinétique qui commande le développement et la perpétuation des organismes.Cet article ne traitera néanmoins que du noyau dit quiescent, ou interphasique, c'est-à-dire considéré en dehors des périodes de sa division. Qu'il soit quiescent, c'est-à-dire qu'il ait définitivement cessé de se diviser, ou bien qu'il se trouve entre deux phases de division, le noyau manifeste une activité biochimique de grande importance pour la physiologie de la cellule : synthèses dans le noyau d'acides désoxyribonucléiques, porteurs de l'information génétique, d'acides ribonucléiques, qui transmettent au cytoplasme périnucléaire cette information, pour qu'elle puisse se concrétiser par les synthèses protéiques cellulaires.Mais cette simple allusion fait déjà soupçonner que le noyau et le cytoplasme forment un tout, seul fonctionnel, la cellule dans son ensemble. L'activité génétique du noyau est en effet sous le contrôle du cytoplasme, contrôle qui joue un rôle fondamental dans la différenciation cellulaire, en intervenant dans la distribution des gènes actifs et des gènes inactifs du noyau.