PURCELL HENRY

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Nanie BRIDGMAN

Source : Universalis Edu - 2017

Après les dix années de « morne silence » du gouvernement de Cromwell, la restauration des Stuarts, en 1660, avec le roi Charles II, stimula de nouveau la vie artistique en Angleterre. Malgré le cosmopolitisme de la cour entretenu par les nombreux musiciens étrangers appelés par le roi, c'est à ce moment que la musique anglaise trouva son représentant le plus glorieux et le plus typiquement national, avec Purcell dont le seul nom résume toute l'histoire de la musique de ce pays dans la seconde moitié du xviie siècle. Son œuvre est d'une si incomparable qualité que, dans tous les domaines, opéra, musique de scène, cantates, musique de clavier ou musique de chambre, il a éclipsé tout ce que ses contemporains ont pu composer dans ces mêmes genres. Ouvert aux influences françaises et italiennes en même temps que profondément enraciné dans les traditions nationales, il a su tirer de ces éléments opposés la plus heureuse « synthèse musicale ». Si, de son vivant déjà, la valeur de son œuvre a été reconnue et si, trois ans à peine après sa mort, il était consacré Orpheus Britannicus par son éditeur Henry Playford qui, en 1698, rassembla ses plus beaux airs en un recueil commémoratif, il n'est pas aussi connu de nos jours qu'on pourrait le supposer, car, même en Angleterre, nombre de ses œuvres n'ont encore jamais été exécutées. Il est vrai que l'édition de l'œuvre complète n'a été achevée qu'en 1968 par la Purcell Society. Il est vrai aussi que certaines des œuvres de Purcell dont les paroles datent terriblement seraient difficilement acceptées aujourd'hui ; en effet, il fut, par la force des choses, un musicien très « engagé », et dans ce que la vie officielle de son temps avait de plus banalement conformiste, et dans ce que la mode imposait alors à un compositeur de cour. Fort heureusement, il a su le plus souvent triompher de ces impératifs stérilisants.

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