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ROSETTA, sonde spatiale
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Source : Universalis Edu - 2017
La sonde Rosetta a été conçue pour accomplir une mission d'exploration de la comète Tchourioumov-Guerassimenko mise en œuvre par l'Agence spatiale européenne (European Space Agency, ESA). Lancée le 2 mars 2004, elle a fourni jusqu'à la fin de sa mission en 2016 des données permettant de connaître la composition, la dynamique et l'histoire d'un noyau cométaire.Les comètes sont de petits corps faits de glaces et de roches qui gravitent autour du Soleil sur des orbites très elliptiques. Ces trajectoires les conduisent à s'approcher périodiquement du Soleil, à moins de cinq unités astronomiques (1 ua correspondant à la distance moyenne Terre-Soleil), ce qui entraîne la sublimation en gaz d'une partie de la glace qui se trouve à leur surface. Cette enveloppe gazeuse s'étend dans l'espace sur des centaines de milliers de kilomètres, voire des millions de kilomètres, et forme la chevelure et la queue des comètes.Avant Rosetta, plusieurs sondes spatiales ont approché des comètes : Giotto, Vega-1 et 2, Deep Impact et Stardust sont les principales. Même si Stardust a collecté des grains dans la chevelure de la comète Wild-2 qui ont été rapportés sur Terre en 2006, les scientifiques n'ont jamais pu étudier in situ le matériau cométaire. C'est ce qu'a pu faire Rosetta en déposant à la surface de Tchourioumov-Guerassimenko le module Philae (un cube de 100 kg et d'environ 1 m de côté), équipé de plusieurs instruments de collecte et d'analyse d'échantillons. L'autre objectif de Rosetta a consisté à étudier à haute résolution le noyau de cette comète et à suivre son évolution pendant un an, alors qu'elle se rapprochait du Soleil – l'activité de sublimation de ses glaces augmentant – et quand elle s'en éloignait. Rappelons que cette mission visait initialement la comète Wirtanen avec un lancement prévu en janvier 2003. Mais l'échec du lancement d'une Ariane-5, le 11 décembre 2002, a poussé l'ESA à la reporter, par mesure de prudence. Wirtanen n'étant plus accessible, l'ESA a choisi la comète Tchourioumov-Guerassimenko qui, toutefois, ne pourrait être rejointe qu'au terme d'un périple de dix ans dans l'espace.Rosetta a donc voyagé une dizaine d'années pour s'approcher de Tchourioumov-Guerassimenko. À la fin du mois de juin 2014, la caméra à haute résolution embarquée sur la sonde a pris les premières images du noyau de la comète à une distance de 86 000 kilomètres. Le 6 août de cette même année, Rosetta a atteint son but en se stabilisant à environ 100 kilomètres du noyau cométaire.La comète, qui mesure 4,2 kilomètres dans sa plus grande longueur, a quelque peu surpris les observateurs par sa forme en « cacahuète ». Elle rappelle en cela la comète Hartley-2 vu par Deep Impact. En octobre 2014, les scientifiques de la mission ne pouvaient pas encore dire si cette morphologie résultait de la collision lente de deux petits noyaux cométaires qui seraient restés collés ou si elle trouvait son origine dans une érosion inégale d'un noyau unique. Mais, à l'été de 2015, les