PRINTEMPS DES POETES CONFINES
Ateliers poétiques : un poème, un haïku, une nouvelle ?
Un poème, un haïku, une nouvelle ? Les médiathèques des Hauts-de-Seine font appel à votre créativité et lancent un collectage de textes autour du confinement ou de ce moment, très attendu, où celui-ci prendra fin.
Nous vivons une incroyable dystopie en direct. Mettre des mots sur nos ressentis, notre vie, nos rapports à l’autre pendant cette pandémie, et les partager, nous permet d’avancer et de nourrir la mémoire collective. Cette mémoire partagée sera disponible sur le site de médiathèque, et ensuite – après – physiquement dans les médiathèques, sous une forme encore à définir.
Comment nous envoyer vos textes ?
Envoyez-nous vos écrits en indiquant vos noms et prénoms, vos initiales ou votre pseudo d'auteur, par courriel à l'adresse suivante : biblio@sceaux.fr. Ce collectage se poursuivra pendant toute la durée du confinement. Alors à vos plumes…
Du plus petit, le Haïku, jusqu’à la nouvelle, vous avez le choix entre 4 propositions. Vos écrits doivent avoir pour thème le confinement ou sa fin : comment vous le vivez, le ressentez, que vous soyez chez vous ou au travail.
1ère proposition : le Haïku : petit poème qui vous permet de capturer en peu de mots une image, un sentiment, une émotion. Il devra respecter a minima la règle des 17 syllabes et, pour les puristes, celle des 5/7/5 syllabes par phrase. Vous trouverez sur internet beaucoup d’explications sur le haïku.
Exemples imaginés :
Arbres à ma fenêtre
bourgeons en fleurs
printemps ensoleillé (Muriel)
Soleil printanier
Balcon du mauvais côté
Voisin d’en face tout brulé (Sébastien)
2ème proposition: le poème en alexandrins et avec acrostiche du mot CONFINEMENT : non, non ce n’est pas aussi difficile que vous pensez. Au contraire, ces contraintes aident à l’écriture du poème.
Exemple :
Chercher en vain de l’originalité
Ou comme la majorité se laisser aller
Neflixer une trop grosse partie de la journée
Fantasmer en vis-à-vis avec impunité
Interdit de trinquer, guincher au café du quartier
Ne plus dépasser son kilomètre imposé
Eviter, protéger sa famille, ses amis
Mettre une distance accepter la résilience
Entre nos mains se décident la délivrance
Ne rien lacher se mettre à esperer
Tendre enfin la main bientôt sans un danger. (Sébastien)
3ème proposition : le poème en vers libres, toujours sur le thème du confinement. Il ne devra pas excéder 20 vers.
Que dire,
Le monde s'est arrêté
Le ciel bleu et le calme dans les rues
Ces petits bruits que l'on n’entendait plus
Mais on pense à ceux qui se préoccupent de notre survie
Ces gens à qui on devra peut-être notre vie
Le temps passe et on médite.
A toutes ces petites choses de la vie qui nous préoccupent (Laurence D)
4ème proposition : la nouvelle ou le court récit : en 3 pages maximum et 2 100 mots
A vos plumes, soyez inspirés !
Edition 2020 : le courage
C’est un vers de Corneille. Un vieil alexandrin célèbre, à la toute fin du Cid, qui dit le cœur, l’espoir et le triomphe du temps quelque part à Séville :
Espère en ton courage, espère en ma promesse…
Et dans cet hémistiche toute la bravoure du monde roule à l’assaut des siècles, avec tant de constance. Tant de patience passée à la postérité, comme un secret légué, mantra plus efficient que les rudes lois du sang.
Et la vaillance d’outrepasser les règnes, les solitudes, les exils, les douleurs, les aurores et les disparitions. Nos horloges sonnent l’heure du courage, écrivait Anna Akhmatova à l’hiver 1942. Tandis que Prévert tordait le cou aux pensées toutes faites dans ses « Adonides » : La guerre déclarée / j’ai pris mon courage / à deux mains / et je l’ai étranglé. Car le mot, trop taillé pour la gloire, a parfois mauvaise presse. Pourtant le cran. Pourtant l’audace. Pourtant la virtus latine, qui fait dire à Virgile et Apollon d’une même voix : Déploie ton jeune courage, enfant, c’est ainsi que l’on s’élève jusqu’aux astres.
Cette force d’âme capable de tutoyer les étoiles en appelle aux mots de Desnos, dont Éluard affirmait, devant ses cendres revenues de Terezín, qu’il était la poésie du courage. Une poésie qui se joue la vie, l’amour, la liberté jusque dans la pire des morts. Avec ce qui me reste de courage, défoncer toute la Nuit, proposait Paul Valet, tout aussi prompt à mourir.
C’est coton, le courage, même sans être corps et âme en lambeaux.
La course plus que la rage. La lumière à foudroyer le noir. Comme s’il n’y avait qu’un poète pour dire cet éclat d’être sans orgueil. Cette témérité de la langue qui vous mène plus loin que la vue ne peut voir. Cette intrépidité de la parole qui nous fait défaut. Cette endurance à Raturer outre. Ce souci du poème. Je vais droit au jour turbulent, annonçait André du Bouchet. Que l’on se nomme Blaise Cendrars ou Benjamin Fondane, Charlotte Delbo ou Sylvie Brès, Juan Gelman ou Ludovic Janvier… Tous ont osé. Et la frappe, la vitalité de l’écriture, le prodige de l’énergie poétique de nous révéler encore et toujours.
Spectacle et exposition
* Exposition du 10 au 21 mars 2020
Les élèves des cours d'arts plastiques dans les écoles et les Scéens présentent leurs poèmes et travaux de l'année en cours.
* Atelier de création de poèmes connectés jeudi 12 mars à 10h30 (dans le cadre des RDV réguliers des jeudis du numérique)
* SPECTACLE ANNULÉ (L'acteur ayant un autre impératif à cette date)
Le 21 mars à 16h : spectacle Vers la mer (annulé)
Interprétation de poèmes et improvisation jazz par Victor Ezenfis et Jean Reymond
PRINTEMPS DES POETES 2020
L'affiche originale du 22e Printemps des Poètes est l’œuvre de l’artiste du Siècle : Pierre Soulages.
Bibliographie officielle
Comment participer ?
Envoyez-nous vos poèmes sur le thème du courage avant le 3 mars 2020 : en ligne sur la boîte mail biblio@sceaux.fr avec pour objet : participation au Printemps des poètes 2020, ou déposez-les dans l'urne installée à l'accueil de la bibliothèque.
Vos poèmes seront exposés du 10 au 21 mars 2020.