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Quatre-vingt-treize : essai / Gilles Kepel
Livre
Edité par Gallimard. [Paris] - 2012
Les banlieues sont devenues l'un des principaux enjeux du débat politique français, et il est probable que ce terme soit l'un des maîtres mots de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012. Or, banlieues , dans cet usage, désigne en réalité les quartiers populaires périphériques où se concentrent notamment des populations d'origine immigrée - et non les banlieues en général, dont la plupart sont résidentielles . Enjeu complexe, les banlieues représentent à la fois la cristallisation des peurs d'une société inquiète face à des nouvelles classes dangereuses du XXIe siècle, et la mauvaise conscience de celle-ci, accusée d'avoir laissé se développer et perdurer des zones d'exclusion en marge de sa prospérité. Cette ambivalence est propice à l'emballement du discours médiatique sur un sujet propre à toutes les surenchères idéologiques ainsi qu'aux simplifications des images-chocs - voitures brûlées, caches d'armes dans les HLM, musulmans en prière sur la chaussée. autant de figures de la banlieue dont l'accumulation est censée produire du sens, au détriment d'une construction rationnelle de celui-ci. Ces figures sont au coeur du malentendu persistant entre la presse et les habitants des banlieues concernées, qui discrédite à leurs yeux la pratique journalistique stigmatisante . Le trou noir d'une représentation rationnelle de ce problème crucial renvoie à une question très douloureuse, centrale, qui touche à l'identité même de la France au moment où celle-ci connaît une crise profonde. Cette crise est relayée sur le territoire français par ces zones d'exclusion qui paraissent à la fois défier le pacte républicain traditionnel (elles produiraient le communautarisme) et rester en marge du monde du travail malgré des aides et subventions massives prélevées sur les impôts des classes moyennes - les banlieues sont perçues comme un parasite sur le corps malade du pays. Ce sentiment de malaise et de crainte est encore accentué par le vieillissement de la population française de souche alors que ces banlieues populaires bigarrées, jeunes et en plein essor démographique, portent en partie l'avenir de la France. Face à l'ampleur de ces bouleversements, et à l'importance des enjeux dont on peut penser qu'ils vont s'exacerber lors de la prochaine élection présidentielle puisqu'il auront une incidence directe sur la conquête du pouvoir politique en France et où Mme Le Pen a déjà pris date, avec ses remarques sur les musulmans comme force d'occupation , il est important de disposer de travaux et d'un livre qui puissent faire référence afin que les débats de société soient nourris d'une matière que l'on voudrait originale, substantielle et gouvernée par la neutralité quant aux valeurs prônée par Max Weber.
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Audio - 1989 - Le Chanteur de Mexico. Violettes imperiales / Luis Mariano, interpr.
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Musique & Cinéma | -3 Réserve | 8 MAR | CD musique | En rayon, Sur demandeAutre format
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Biographie

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Biographie

Luis Mariano est le fils d'un mécanicien. Il fait d'abord partie de l'Orfeon Donostiarra de Saint-Sébastien, choeur mixte où il est ténor solo. De 1937 à 1939 il est deuxième ténor dans le groupe vocal Eresoinka avec lequel il chantera jusqu'à Paris (Pleyel, Chaillot, Opéra), Bruxelles, Amsterdam et Londres. À l'achèvement de la guerre civile espagnole, Luis Mariano et sa famille se réfugient à Bordeaux où son père s'établit garagiste. Attiré par le dessin, Luis entre à l'École des beaux-arts de Bordeaux. Reçu au concours d'entrée du conservatoire de Bordeaux, il est remarqué par Jeannine Micheau, qui s'aperçoit qu'on lui fait travailler des rôles trop lourds pour lui. Septembre 1942, Luis Mariano quitte le Conservatoire de Bordeaux, se rend à Paris et reçoit des leçons du grand maestro Miguel Fontecha. Cet éminent professeur va lui enseigner le "bel canto", technique de chant dans la plus pure tradition lyrique italienne se caractérisant par la beauté du son et la recherche de la virtuosité. Luis Mariano remonte sur la scène du Palais de Chaillot en décembre 1943, cette fois dans le rôle d'Ernesto de Don Pascual (au côté de Vina Bovy et Gilbert Maurin). En attendant le résultat d'une audition à l'opéra comique, il chante dans des spectacles de variété à la radio. Il commence à être connu. Il fait la connaissance de Francis Lopez et Raymond Vincy. Il crée leur première opérette La belle de Cadix, qui devait décider de sa carrière (24 décembre 1945 au théâtre du Casino Montparnasse). Prévue pour quelques dizaines de représentations, la belle de Cadix devait tenir l'affiche pendant deux ans. La popularité de Luis Mariano grandit rapidement. Pendant une dizaine d'années, il domine le monde de la chanson et de l'opérette. On l'entend notamment dans Fandango (1949). Le point culminant de sa carrière peut se situer en 1951-1952, années du Chanteur de Mexico et du film Violettes Impériales. Au théâtre, il triomphe dans Andalousie (1947), Le Chanteur de Mexico (1951) et Chevalier du Ciel (1955). Pour le cinéma, de 1945 à 1958, Mariano tourne une vingtaine de films. Son talent dans le chant lui permet de se produire aux quatre coins du monde : USA, au Canada et en Amérique du Sud. En 1957 et 1959, il accompagne la caravane du cirque Pinder sur les routes de France, puis il se produit à l'Olympia. Les années 1958-1960 marquent un certain tournant dans la carrière de Mariano. Les yéyés envahissent les ondes et les écrans de télévision. Mariano a toujours autant de succès sur les théâtres d'opérettes : le Secret de Marco Polo (1959), " Visa pour l'amour" (véritable jouvence pour l'artiste ) et surtout le Prince de Madrid (1967), sont de véritables succès. Mais au bout d'un certain temps, il ne tourne plus et ses incursions dans le chant se font rares. Photo de sa tombe à ArcanguesSignalons toutefois une tournée triomphale en Roumanie (1966), et l'enregistrement d'un disque de chansons espagnoles et d'un disque de chansons napolitaines. En province, il faisait des reprises très remarquées du Chanteur de Mexico et de La belle de Cadix (pour le vingtième anniversaire de cette création). En décembre 1969, il assure la création de la Caravelle d'Or au théâtre du Châtelet, mais ayant contracté une maladie, probablement une hépatite mal discernée, mal jugulée, il abandonne son rôle au bout de quelques mois. Il meurt des suites de cette même maladie, le 14 juillet 1970, à Paris. Il n'eut ni épouse, ni enfant, ni fiancée connue, le public semblant ne s'être jamais posé la question de la vie privée de son idole. Luis Mariano aurait selon certaines sources connu des aventures masculines, dont Francis Lopez lui-même, ce dernier lui écrivant des rôles à la hauteur de sa grande voix. Read more on Last.fm. User-contributed text is available under the Creative Commons By-SA License; additional terms may apply.