0 avis
ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) - L'archéologue et le terrain
Article
Edité par Encyclopædia Universalis - 2017
Le travail de terrain constitue une activité et un moment de la VIe de l'archéologue extrêmement important, marqué par l'appréhension concrète, physique, de son objet d'étude qu'il va pouvoir à la fois faire émerger du sol, mais aussi devoir en partie détruire lors de la fouille pour mieux le comprendre. Ce rapport avec le site peut même parfois se révéler fusionnel pour l'archéologue qui est amené à fouiller durant des décennies, lorsqu'il s'agit de recherches à long terme, voire qui s'étendent sur toute une vie. Dans le passé, certains archéologues ont pu acquérir ou faire acquérir les sites qu'ils fouillaient, allant parfois jusqu'à installer leur résidence familiale juste à proximité. Cette conception de l'archéologue, dont la carrière était parfois associée à un ou à quelques sites majeurs (André Leroi-Gourhan et Pincevent ou Arcy-sur-Cure, Bohumil Soudský et Bylany, André Parrot et Mari...), a considérablement évolué avec l'apparition de l'archéologie préventive qui est venue bouleverser à la fois la production d'informations scientifiques, les méthodes et techniques de fouille et de gestion des données et les conditions de travail des archéologues de terrain (Demoule, 2004). Parmi les chantiers d'archéologie préventive qui ont amené à des découvertes importantes ces dernières années, on peut citer celles des sites du Paléolithique inférieur de Soucy (dans l'Yonne), sur le lieu d'une carrière, ou des nécropoles gauloises du Veau iie s. avant J.-C. de Bucy-le-Long (dans l'Aisne), avec leurs riches tombes à char. En contexte rural, mentionnons l'agglomération secondaire romaine de Diodurum (Jouars-Pontchartrain, dans les Yvelines), abandonnée à la fin de l'Antiquité et, en contexte urbain, les fouilles d'un quartier médiéval et moderne de Paris, dans le cadre du projet Grand Louvre entre 1984 et 1998.