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LA TERRE VAINE
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Avec La Terre vaine (1922), épopée moderniste condensée en 433 vers, T. S. Eliot (1888-1965) suit James Joyce et s'en démarque à la fois. Il avait lu des extraits d'Ulysse avant sa publication en 1922, et voyait dans le parallèle que Joyce créait avec l'œuvre d'Homère le moyen de « donner une forme et un sens à l'immense panorama de la futilité et de l'anarchie qu'est l'histoire contemporaine ». Mais Eliot substitue à la « méthode mythique » la voie de l'anthropologie. Dans ses notes d'accompagnement, il recommande la lecture des ouvrages de James Frazer et de Jessie Laidlay Weston, Le Rameau d'or (1907-1915) et Du rite à la romance (1920). Leur analyse des rites de végétation, de la plantation des cadavres en particulier, nourrit l'intrigue implicite du poème.Malade ou impuissant, le Roi-pêcheur en est réduit à attendre son salut d'un chevalier, dont la quête ascétique le mènera aux abords de la Chapelle périlleuse. L'aridité sans âge de son royaume traduit un mal plus contemporain, dont