CENT ANS DE SOLITUDE

Article

Ève-Marie FELL

Edité par Encyclopædia Universalis - 2024

Gabriel García Márquez naît en Colombie en 1928, dans un village de la côte atlantique entouré de plantations bananières qui lui servira de modèle pour le cadre de Cent Ans de solitude. Étudiant en droit, il interrompt ses études lorsque la reprise de la guerre civile se solde par plusieurs dizaines de milliers de morts. Il se tourne alors vers le journalisme, tout en élaborant ses premiers récits où l'on aperçoit déjà le personnage du colonel Buendía. Cent Ans de solitude paraît en 1967 et connaît un immense succès éditorial. L'œuvre de García Márquez, qui se compose de nombreux romans, de nouvelles, de productions filmiques et théâtrales et de plusieurs volumes d'articles, a reçu le prix Nobel de littérature en 1982.« Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendía devait se rappeler ce jour lointain où son père l'avait emmené découvrir la glace. » Le célèbre début du roman, magnifique exemple de retour en arrière dans l'anticipation, doublé d'une

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Biographie

Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (originellement mɔ̃taɲ et couramment mɔ̃tɛɲ), plus connu sous la simple dénomination de Montaigne, né le 28 février 1533 au château de Saint-Michel-de-Montaigne (province de Guyenne) et mort le 13 septembre 1592 dans la même ville, est un philosophe, humaniste, écrivain érudit et moraliste français de la Renaissance. Éduqué enfant puis adolescent par son père Pierre Eyquem de Montaigne dans la ferveur humaniste et polyglotte , le jeune Michel Eyquem se mue en étudiant batailleur et aventureux menant une vie itinérante parfois dissolue. Devenu pleinement adulte, homme à la santé allègre, de caractère bouillonnant, mais toujours avide lecteur, il entame en 1554 à la cour des aides de Périgueux un parcours professionnel au sein de la magistrature de la province de Guyenne qui le mène en 1556 au parlement de Bordeaux où il va détenir une charge de conseiller pendant treize ans. Il y noue une progressive et solide amitié avec un collègue, Étienne de La Boétie, dont la mort en août 1563 le bouleverse, tout en lui donnant l’occasion de concrétiser ses conceptions philosophiques stoïques. Muté à la chambre des enquêtes, il y devient un diplomate de premier plan dans ces temps de guerres de religion, catholique sincère et ambigu, mais opposé aux ligueurs et fidèle au roi de France. Après sa retraite en octobre 1571, il devient gentilhomme de la chambre du roi, avec le titre de chevalier de l'ordre de Saint-Michel. À la mort de son père en juin 1568, Michel hérite de la terre et du titre de « seigneur de Montaigne » ; désormais riche, il peut quitter sa charge de magistrat diplomate. En juillet 1570 Montaigne se consacre à l'écriture et à l'édition. Cet art de l'otium ne l'empêche pas de prendre une part active à la vie politique en Aquitaine : il est à deux reprises maire de Bordeaux de 1581 à 1585, puis, au début de la huitième guerre de Religion, est un des négociateurs clés entre le maréchal de Matignon, gouverneur de Guyenne, et Henri de Bourbon, roi de Navarre, héritier présomptif du roi de France Henri III (roi de France) et chef du parti protestant ; comme nombre de catholiques modérés, il continue de soutenir le roi de Navarre devenu roi de France en 1589 (Henri IV). Probablement dès la fin mars 1578, il constate qu'il est victime de petits calculs urinaires, et en dix-huit mois, la gravelle, maladie responsable de la mort de son père, s'aggrave et s'installe durablement. Désormais, le plus souvent souffrant ou malade, il cherche à hâter ses écrits et à combler ses curiosités : il essaie ainsi de guérir en voyageant vers des lieux de cure, puis voyage vers les contrées qui l'ont fasciné durant sa jeunesse. Les Essais entrepris en 1572 et constamment continués et remaniés jusqu'aux derniers mois avant sa mort sont une œuvre singulière tolérée par les autorités (puis mise à l'Index par le Saint-Office en 1676). Ils ont nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, de Nietzsche et Proust à Heidegger. Le projet de se peindre soi-même pour instruire le lecteur semble original, si l'on ignore les Confessions de saint Augustin : Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même. (cf. introspection) ; Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence. Saint Augustin dans ses Confessions retraçait l'itinéraire d'une âme passée des erreurs de la jeunesse à la dévotion au Dieu de Jésus-Christ dont il aurait eu la révélation lors d'un séjour à Milan. Jean-Jacques Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains. Stendhal cultive l'égotisme. À la différence de ces trois là, Montaigne développe l'ambition de se faire connaître à ses amis et parents : celle d'explorer le psychisme humain, de décrire la forme de la condition humaine. S'il proclame que son livre ne sert à rien (« Au lecteur »), parce qu'il se distingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne, Montaigne souligne tout de même que quiconque le lira pourra tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais s'étend hors des barrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. Le bonheur du sage consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être.

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