ÉCOLOGIE

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Maxime LAMOTTE

Edité par Encyclopædia Universalis - 2009

Le terme écologie (du grec oikos, demeure, et logos, science) a été proposé par Ernst Haeckel en 1866 pour désigner la science qui étudie les rapports entre les organismes et le milieu où ils vivent. Cette définition reste encore valable, mais elle demande à être approfondie et précisée, car elle est trop générale. Pour la situer par rapport aux autres sciences biologiques, il est commode de considérer les divers niveaux d'organisation de la matière vivante.Le système le plus simple ayant toutes les caractéristiques fondamentales des êtres vivants est la cellule. Des cellules, associées en tissus et en organes, sont intégrées en organismes pluricellulaires, animaux ou végétaux.À un niveau d'intégration supérieur, les individus de certaines espèces peuvent constituer des colonies, comme chez les cœlentérés, ou des sociétés, comme chez les termites, les fourmis et les abeilles. À un niveau encore plus élevé se place, pour tous les êtres vivants, la population, ensemble des individus d'une même espèce liés entre eux par des liens parentaux, c'est-à-dire génétiques ; selon que la reproduction est sexuée ou non, ces liens sont évidemment différents.Les populations des diverses espèces (bactériennes, végétales, animales...) groupées en un lieu déterminé forment un niveau d'organisation plus complexe encore, la communauté biologique ou biocénose ; le milieu physique et chimique où celle-ci est installée est souvent appelé biotope et leur ensemble est un écosystème. Le niveau ultime d'organisation du monde vivant est constitué par l'ensemble des écosystèmes de la planète, c'est-à-dire la biosphère.La structure et le fonctionnement des cellules constituent l'objet de la cytologie et de la physiologie cellulaire ; la structure et le fonctionnement des êtres pluricellulaires concernent l'histologie, l'anatomie et la physiologie des organismes. L'écologie a donc pour objet essentiel l'étude des niveaux supérieurs d'organisation de la matière vivante, de la population monospécifique à l'écosystème et à la biosphère : comme pour les niveaux inférieurs, mais cette fois à l'échelle de systèmes particulièrement complexes, il s'agit de décrire des structures, de comprendre des fonctionnements et de reconstituer des évolutions. On ne peut toutefois saisir les phénomènes jouant à un certain niveau d'intégration sans connaître ceux qui interviennent aux niveaux inférieurs : de même que l'organisation des écosystèmes ne peut être comprise qu'en tenant compte du fonctionnement des populations, celui-ci ne peut l'être sans référence aux relations que chaque individu entretient avec le milieu.Ces relations entre les individus d'une même espèce et le milieu où ils vivent constituent le domaine de l'écologie des populations (autrefois appelée autoécologie). Elles concernent à la fois les individus, pour eux-mêmes, et les populations qu'ils forment. Dans cette perspective, le milieu est conçu comme un ensemble de facteurs dont on distingue deux types : les facteurs abiotiques, liés au milieu physique et chimique, et les facteurs biotiques, liés aux êtres vivants présents dans l'écosystème étudié.L'écologie des communautés (autrefois appelée synécologie ou biocénotique) envisage essentiellement la structure et le fonctionnement des écosystèmes, mais son champ s'étend également aux complexes d'écosystèmes, associés par exemple dans un même bassin versant, et finalement à la biosphère.Discipline biologique, l'écologie ne se contente pas de décrire des structures et d'analyser des fonctionnements : elle tente de les interpréter dans une optique évolutionniste et doit considérer les systèmes qu'elle étudie – populations, écosystèmes – à différentes échelles de temps.L'écologie pourrait alors être définie comme l'étude des interactions déterminant la distribution et l'abondance des êtres vivants dans la biosphère. Elle est ainsi une véritable « biologie de la nature », à la fois analytique et synthétique. Son originalité, par rapport aux autres sciences de la vie, tient au niveau d'intégration élevé de ses objets d'étude, ce qui lui impose des méthodes particulières. Il existe cependant des liens très étroits entre l'écologie et, d'une part, la physiologie des organismes, d'autre part, les disciplines abordant les problèmes d'évolution (génétique des populations et biogéographie notamment).Si l'étude des relations de l'homme avec son environnement déborde le cadre de l'écologie ainsi définie, celle-ci n'en est pas moins indispensable à la compréhension de ces relations : la connaissance du fonctionnement des systèmes écologiques et des mécanismes assurant leur stabilité fournit en effet les fondements d'une gestion rationnelle et intégrée des écosystèmes. La place croissante de l'homme dans la biosphère rend cette gestion plus difficile et des contraintes écologiques pourraient limiter l'extension des hommes et de leur consommation. Alors que l'écologie politique analyse les conséquences pour les sociétés de telles contraintes, les mouvements écologistes considèrent que des limites écologiques sont atteintes, voire dépassées.

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