0 avis
JEAN DUNS SCOT (1266 env.-1308)
Article
Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Le franciscain Duns Scot – le Docteur subtil – attire par une certaine modernité de pensée plus encore qu'il ne rebute par les difficultés ou les finesses de son système. Une des clefs du scotisme est sa réaction contre le primat de l'intellect, lié à une certaine lecture d'Aristote.Plus proche d'Avicenne (980-1037) que d'Averroès (1126-1198), Duns Scot développe une métaphysique des essences. Sans faire de l'acte d'exister un accident, il se garde – danger mortel à ses yeux pour la théologie comme pour la philosophie – de concevoir le monde à la manière d'une conséquence découlant d'un principe. Sa revendication essentielle, celle de la « liberté », l'a fait un peu vite rapprocher de Descartes. Il reste que le Dieu de Duns Scot crée sans être soumis à la règle du Bien, qu'il envoie son Fils indépendamment du péché d'origine. Il reste que l'homme de Duns Scot aime son Dieu d'un mouvement qui est entièrement sien et ne doit rien, en tout cas, à quelque raison nécessitante.