0 avis
SÉLEUCIDES
Article
Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Issue du démembrement de l'empire d'Alexandre, la monarchie séleucide, qui a duré de 312 à 64 avant J.-C., se range parmi les monarchies hellénistiques : l'épithète insiste sur la propagation de la civilisation grecque parmi des peuples encore « barbares », grâce à l'action de familles royales gréco-macédoniennes. Les Séleucides occupent cependant une place originale à plus d'un titre. Du Bosphore à l'Inde, leur royaume regroupe d'immenses territoires aux frontières mal définies et mal défendables (surtout au nord et au nord-est), et dont la population clairsemée offre un bariolage de races, de langues, de religions, de types d'organisation politique : peuples indo-européens et sémitiques, langues perse, araméenne et grecque, cultes de Zoroastre, de Yahvé, des Baals syriens et des Grandes Mères d'Asie Mineure, dynastes, principautés sacerdotales et vieilles cités grecques. Les Séleucides ont donc à régler des problèmes délicats d'administration et de civilisation, la VIe de relations revêt une importance particulière dans leur royaume : venus de l'Europe, ont-ils su adopter des préoccupations asiatiques ? Et, pourtant, les Séleucides ont connu deux siècles et demi d'existence. La puissance du roi était le seul élément d'unité : quel usage les souverains en firent-ils ? Cette première partie de notre étude nous conduira jusqu'au plus grand d'entre eux, Antiochos III. On examinera alors l'organisation du royaume à son apogée, ainsi que les progrès de l'hellénisation. Ce qui permettra de répondre à la question suivante : est-ce le machiavélisme de Rome ou la faiblesse interne du royaume qui explique la chute facile des Séleucides ?