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THALLE
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
C'est à Acharius que l'on doit l'introduction du mot « thalle » en botanique pour désigner l'appareil végétatif des Lichens (1810). Depuis, la notion que recouvre ce terme a été étendue à tous les appareils végétatifs des végétaux dépourvus de tige feuillée caractérisée, laquelle constitue un cormus. De là, la division du règne végétal en Thallophytes (Algues et Champignons) et en Cormophytes (Bryophytes, Ptéridophytes et Spermatophytes). Cependant, chez certains Bryophytes (Hépatiques à thalle, Anthoceros), le cormus a subi une régression qui l'a rendu thalloïde, tandis que, chez certaines Algues, la différenciation de l'appareil végétatif rappelle beaucoup celle des Cormophytes (Sargassum, par exemple).Plusieurs essais de systématisation des types morphologiques de thalle ont été tentés (F. E. Fritsch, 1935 ; B. Schussnig, 1938). Le plus satisfaisant est celui qui a été proposé par M. Chadefaud (1952), car il s'applique aussi bien aux divers phylums d'Algues qu'aux Champignons et met en évidence le parallélisme de l'évolution morphologique dans ces différents groupes.Mais ce sont les Algues qui proposent à la fois la plus grande diversité de thalles, et les thalles les plus évolués. Cette richesse de forme est associée au caractère autotrophe qui distingue les Algues des Champignons, lesquels sont hétérotrophes et vivent en parasites ou en saprophytes. Selon la nature de leurs organes reproducteurs, les thalles sont des sporophytes (producteurs de spores) ou des gamétophytes (producteurs de gamètes) qui constituent les générations gamétophytique et sporophytique du cycle sexué (cycle trigénétique des Rhodophycées, cycle monogénétique ou digénétique des Chlorophycées et des Phéophycées). En plus du cycle sexué, ou en son absence, les thalles peuvent se propager par reproduction directe ou asexuée (à l'aide de conidies chez divers Champignons ; à l'aide de spores mitotiques engendrées par l'une ou l'autre des générations chez diverses Rhodophycées). Les générations successives d'un même cycle sexué sont tantôt identiques (cycles à générations isomorphes), tantôt différentes (cycles à générations hétéromorphes ; cf. algues ).