MATIÈRES PREMIÈRES

Article

Emmanuel HACHE

Edité par Encyclopædia Universalis - 2017

Si les années 1990 ont été marquées par l'émergence des marchés de valeurs des nouvelles technologies de l'information et de la communication (N.T.I.C.), puis par l'éclatement de leur bulle boursière, force est de constater que les années 2000 ont largement remis les matières premières au cœur des préoccupations économiques majeures. Ce retour sur le devant de la scène – certains évoquent même l'idée de revanche – a de quoi surprendre. En effet, entre la fin des années 1960 et le début des années 2000 (l'année 2001 marquant le point de retournement), excepté durant certaines périodes clairement identifiées (premier et second choc pétrolier, 1986-1989 pour certaines matières premières industrielles, 1995 pour le café...), les marchés des matières premières industrielles et alimentaires ont enregistré une diminution des cours, en dollars constants, d'environ 1 p. 100 par an. Même en 1997, au plus fort de la crise asiatique, le prix du pétrole brut Brent se négociait à moins de 10 dollars le baril ; il s'est depuis lors envolé pour culminer à plus de 140 dollars le baril en juillet 2008 ! Depuis qu'elle focalise à nouveau l'attention, la hausse des prix des matières premières a le plus souvent été réduite à un produit – le pétrole – et à un acteur – la Chine –, qui ne sont finalement qu'un arbre qui cache une forêt de matières premières touchée par l'envolée des cours. De 2001 à 2007, les prix des matières premières industrielles ont enregistré une hausse d'environ 120 p. 100 (mesurée par l'indice HWWI des matières premières), avec notamment une poussée des prix des métaux non ferreux de près de 175 p. 100. Avec une hausse de 50 p. 100 des cours, en moyenne, les marchés de matières premières alimentaires ne sont pas en reste. Ainsi, dans le secteur céréalier, le blé et le maïs ont connu, au cours de la première moitié des années 2000, des hausses respectives de 52 p. 100 et 26 p. 100 en moyenne annuelle. L'envolée des cours s'est accentuée encore en 2006, 2007 et 2008. Après les sommets atteints dans la première moitié de cette dernière année, une nette décrue s'est amorcée, mettant un terme à ce cycle. Toute la difficulté face à une telle évolution est de parvenir à dissocier le conjoncturel du structurel et à statuer sur la durabilité des tendances haussières. Assiste-t-on à l'émergence d'une nouvelle donne structurelle sur les marchés de matières premières, en lien notamment avec la contrainte environnementale ?

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