DIAMANT

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Henri-Jean SCHUBNEL

Edité par Encyclopædia Universalis - 2009

Connu en Inde dès la fin du IIe millénaire avant J.-C., le diamant est le plus dur des matériaux connus. Cette dureté exceptionnelle en fait l'un des minéraux les plus recherchés et les plus prestigieux. Deux types d'utilisation permettent de distinguer le diamant de joaillerie et le diamant industriel. L'un, réservé à la parure, représente 20 p. 100 en volume et 75 p. 100 pour la valeur, l'autre, 80 p. 100 en volume et 25 p. 100 seulement pour la valeur de l'ensemble de la production. Celui-ci a de très nombreuses applications dans l'industrie en raison de sa grande dureté. C'est cette dernière propriété qui classe le diamant en matériau stratégique de première importance dont tous les gîtes connus sont exploités. Très rare à la surface du globe, sa synthèse est indispensable pour répondre à la demande sans cesse accrue de variétés industrielles de diamants : Boart, Carbonados, par exemple ; en effet, la consommation de ce matériau est liée à la production de l'acier. Sa transparence en fait la plus importante des pierres précieuses, il représente 88 p. 100 de la valeur de l'ensemble de la production de toutes les gemmes, en raison de la réfringence et de la dispersion colorée, appelée « feux », de ses cristaux transparents. Le diamant est une variété allotropique du carbone qui cristallise sous de fortes pressions et à des températures élevées dans le système cubique. Métastable à température ordinaire, il est cependant inaltérable aux agents chimiques et ne brûle qu'à haute température dans un courant d'oxygène. Le seuil énergétique pour sa transformation en graphite hexagonal – forme cristalline stable du carbone à pression ordinaire – étant élevé, les cristaux de diamant formés pendant l'ère primaire ont pu parvenir jusqu'à nos jours parfaitement conservés et non érodés, en raison de leur inaltérabilité et de leur dureté exceptionnelle. Le diamant est placé au degré 10 de l'échelle comparative des duretés des minéraux (échelle de Mohs). Ses formes cristallines dérivent du cube (fig. 1) : octaèdre, dodécaèdre, hexoctaèdre, etc. Son clivage octaédrique est utilisé lors des opérations de taille des cristaux transparents comme « pierres précieuses ». Son poids spécifique est de 3,52 ; son indice de réfraction, de 2,42 pour la lumière jaune, varie de 2,407 pour la lumière rouge à 2,451 pour la lumière violette, ce qui provoque une dispersion colorée, c'est-à-dire des « feux » scintillants dans les pierres taillées à facettes.

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