JAPON (Arts et culture) - La littérature

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Cécile SAKAI

Edité par Encyclopædia Universalis - 2017

Dans le domaine des lettres comme en bien d'autres, les Chinois avaient été les initiateurs des Japonais. Avec l'écriture, en effet, ceux-ci avaient importé, entre le IVe et le VIIIe siècle, à peu près tous les écrits de ceux-là. Mais après une période d'apprentissage relativement brève, où le pastiche l'emporte, ils en viennent à s'exprimer dans leur propre langue et, dès le VIIIe siècle pour la poésie, dès le IXe siècle pour le roman, s'élaborent des chefs-d'œuvre qui, hormis quelques allusions, ne doivent plus rien aux maîtres continentaux.Étroitement liée à l'évolution politique et sociale du pays, la littérature japonaise sera aristocratique et courtoise jusqu'au XIIe siècle, d'inspiration épique pendant les siècles de luttes féodales, bourgeoise et populaire après la restauration de la paix par les Tokugawa dans les premières années du XVIIe siècle. Avec l'ouverture du pays, elle connaîtra enfin, après 1868, une profonde mutation, en réalisant une synthèse originale de ses traditions propres avec les techniques et la culture de l'Occident.La littérature du Japon moderne est un labyrinthe. Nulle autre ne présente, dans le même espace de temps, une telle diversité, une telle richesse. Très tôt, on en mesura l'ampleur, en entreprenant de publier d'imposantes Anthologies de la littérature moderne. Elles comptent chacune une centaine de volumes, plusieurs centaines d'auteurs y sont représentés. Dans les bibliothèques, elles trouvent place à côté des collections de textes classiques ; et déjà se constitue une « seconde tradition », dont l'origine coïncide avec la naissance de la langue moderne. Elle est entretenue avec ferveur. Sans cesse se succèdent des éditions d'œuvres complètes. En 1963 fut fondée, grâce au concours de collaborations innombrables, la Maison de la littérature moderne, institution qui demeure à ce jour unique au monde.Par une sorte de paradoxe, cette littérature est moins bien connue en Occident que les chefs-d'œuvre de la tradition classique. L'attribution du prix Nobel à Kawabata Yasunari, en 1968, puis à Ōe Kenzaburo en 1994, attira l'attention ; ce n'en fut pas moins une consécration fort tardive. Les traductions sont désormais nombreuses, même si d'immenses domaines restent encore dans l'ombre. Et un écrivain comme Murakami Haruki connaît une vogue planétaire.

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Biographie

Platon (en Πλάτων / Plátôn /plá.tɔːn/), né en 428 / 427 av. J.-C. et mort en 348 / 347 av. J.-C. à Athènes, est un philosophe antique de la Grèce classique, contemporain de la démocratie athénienne et des sophistes qu'il critiqua vigoureusement. Il reprit le travail philosophique de certains de ses prédécesseurs, notamment Socrate dont il fut l'élève, ainsi que Parménide, Héraclite et Pythagore, afin d'élaborer sa propre pensée. Celle-ci explore la plupart des champs importants, c'est-à-dire la métaphysique, l'éthique, l'esthétique et la politique. Il eut notamment comme élève Aristote à l'Académie qu'il a lui-même fondée à Athènes. Son œuvre, composée presque exclusivement de dialogues, produit les premières formulations classiques des problèmes majeurs de l'histoire de la philosophie. Chaque dialogue de Platon est l'occasion d'interroger un sujet donné, par exemple le beau ou le courage. Il y développe une méthode qu'il appelle dialectique ou maïeutique. Il voua la majeure partie de son activité à la philosophie première, mais il se consacra aussi aux apparences et aborda l'histoire naturelle dans laquelle il voulut établir deux principes : * l'un subissant, comme la matière, appelé récepteur universel ; * l'autre agissant, comme une cause, qu'il rattache à la puissance du dieu et du Bien. Platon développe une réflexion sur les Idées communément appelée théorie des formes ou théorie des Idées, dans laquelle la réalité sensible est considérée comme un ensemble d'objets participant de leurs modèles immuables. La Forme suprême est le principe du Bien, englobant les archétypes du Juste, du Bon et du Beau. La philosophie politique de Platon considère que la Cité juste doit être construite selon le modèle du Bien en soi. Dans La République, il développe en conséquence l'idée du philosophe roi. La pensée de Platon n'est pas monolithique. Une partie de ses dialogues aboutissent à des apories philosophiques : apportant une solution aux problèmes posés, ils ne constituent pas une réponse unique et définitive. Un long débat a donc agité les commentateurs pour déterminer si Platon professait une philosophie dogmatique ou sceptique. Il est généralement considéré comme l'un des premiers philosophes grecs, sinon comme l'inventeur de la philosophie, au point que Whitehead a pu dire : La philosophie occidentale n'est qu’une suite de notes de bas de page aux dialogues de Platon. Théophraste, parlant des philosophes, dit de Platon qu'il fut le premier par la renommée et le génie, tout en étant le dernier dans la chronologie.