FRANCE, archéologie

Article

Christian GOUDINEAU

Edité par Encyclopædia Universalis - 2017

Depuis le XIXesiècle jusqu'aux années 1960-1970, la plupart des chantiers et des recherches archéologiques concernant le territoire national ont été conduits en France par des non-professionnels. La première loi réglementant et organisant ces recherches remonte seulement à 1941 et, pendant plus de trente années, c'est une administration squelettique faisant appel à des bénévoles qui fut chargée de l'appliquer. Les grands travaux qui ont remodelé la France de l'après-guerre ne firent l'objet ni de prévision ni de surveillance.Il a fallu, en 1965-1966, l'explosion de scandales dont la presse s'est emparée pour que les problèmes soient publiquement posés. Du coup, l'« archéologie de sauvetage » a fait son apparition « officielle », mais ce n'est qu'à partir de 1975 que des efforts significatifs ont été entrepris pour constituer une administration digne de ce nom et pour augmenter les crédits accordés par l'État. Peu à peu s'est instituée la pratique d'obtenir des aménageurs la reconnaissance de leur responsabilité et le financement des travaux archéologiques rendus nécessaires par les opérations immobilières, les constructions d'autoroutes, etc. Une « carte archéologique » a également été entreprise visant à rassembler toutes les données connues afin d'organiser les actions préventives. Faute de disposer d'un personnel permanent en nombre suffisant, depuis 1980 environ s'est généralisé l'appel à des « vacataires » puis à des « contractuels » de plus en plus nombreux.La part des opérations de sauvetage ne cesse de croître au détriment des recherches programmées, organisées en dehors de toute urgence pour répondre à des problèmes scientifiques déterminés. Cet accroissement, celui des financements, celui de l'emploi précaire, fait que l'archéologie du territoire national connaît à la fin des années 1980 une crise profonde, écartelée qu'elle est entre la volonté d'éviter la destruction aveugle du patrimoine enfoui et la nécessité de conduire des recherches rigoureuses. Elle pose des problèmes économiques et sociaux, elle s'interroge sur sa finalité. Seules de profondes réformes peuvent apporter une solution.

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Biographie

Pierre Corneille, aussi appelé le Grand Corneille ou Corneille l'aîné, né le 6 juin 1606 à Rouen et mort le 1 octobre 1684 à Paris (paroisse Saint-Roch), est un dramaturge et poète français du XVII. Issu d'une famille de la bourgeoisie de robe, Pierre Corneille, après des études de droit, occupa des offices d'avocat à Rouen tout en se tournant vers la littérature, comme bon nombre de diplômés en droit de son temps. Il écrivit d'abord des comédies comme Mélite, La Place royale, et des tragi-comédies comme L'Illusion comique (1636), Clitandre (vers 1630) et en 1637, Le Cid, qui fut un triomphe, malgré les critiques de ses rivaux et des théoriciens. Il avait aussi donné dès 1634-35 une tragédie mythologique (Médée), mais ce n'est qu'en 1640 qu'il se lança dans la voie de la tragédie historique il fut le dernier des poètes dramatiques de sa génération à le faire, donnant ainsi ce que la postérité considéra comme ses chefs-d’œuvre : Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Héraclius et Nicomède. Déçu par l'accueil rencontré par Pertharite (1652, pendant les troubles de la Fronde), au moment où le début de sa traduction de L'Imitation de Jésus-Christ connaissait un extraordinaire succès de librairie, il décida de renoncer à l'écriture théâtrale et acheva progressivement la traduction de L'Imitation. Plusieurs de ses confrères, constatant à leur tour que la Fronde avait occasionné un rejet de la tragédie historique et politique, renoncèrent de même à écrire des tragédies ou se concentrèrent sur le genre de la comédie. Tenté dès 1656 de revenir au théâtre par le biais d'une tragédie à grand spectacle que lui avait commandée un noble normand (La Conquête de la Toison d'or, créée à Paris six ans plus tard fut l'un des plus grands succès du siècle), occupé les années suivantes à corriger tout son théâtre pour en publier une nouvelle édition accompagnée de discours critiques et théoriques, il céda facilement en 1658 à l'invitation du surintendant Nicolas Fouquet et revint au théâtre au début de 1659 en proposant une réécriture du sujet-phare de la tragédie, Œdipe. Cette pièce fut très bien accueillie et Corneille enchaîna ensuite les succès durant quelques années, mais la faveur grandissante des tragédies où dominait l'expression du sentiment amoureux (de Philippe Quinault, de son propre frère Thomas, et enfin de Jean Racine) relégua ses créations au second plan. Il cessa d'écrire après le succès mitigé de Suréna en 1674. La tradition biographique des {{s2-|XVIII|XIX}} a imaginé un Corneille aux prises avec des difficultés matérielles durant ses dernières années, mais tous les travaux de la deuxième moitié du XX révèlent qu'il n'en a rien été et que Corneille a achevé sa vie dans une aisance confortable. Son œuvre, trente-deux pièces au total, est variée : à côté de comédies proches de l'esthétique baroque, pleines d'invention théâtrale comme L'Illusion comique, Pierre Corneille a su donner une puissance émotionnelle et réflexive toute nouvelle à la tragédie moderne, apparue en France au milieu du XVII. Aux prises avec la mise en place des règles du théâtre classique, il a marqué de son empreinte le genre par les hautes figures qu'il a créées : des âmes fortes placées devant des choix moraux fondamentaux (le fameux « dilemme cornélien ») comme Rodrigue qui doit choisir entre amour et honneur familial, Auguste qui préfère la clémence à la vengeance ou Polyeucte placé entre l'amour humain et l'amour de Dieu. Si les figures des jeunes hommes pleins de fougue (Rodrigue, le jeune Horace) s'associent à des figures de pères nobles (Don Diègue ou le vieil Horace), les figures masculines ne doivent pas faire oublier les personnages féminins vibrant de sentiments comme Chimène dans Le Cid, Camille dans Horace ou Cléopâtre, reine de Syrie, dans Rodogune. Aussi marquée par la puissance d'un alexandrin rythmé qui donne de célèbres morceaux de bravoure (monologue de Don Diègue dans Le Cid, imprécations de Camille dans Horace) et la force de maximes à certaines paroles (À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, Le Cid, II, 2 - Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi, dernier vers du Cid - Je suis maître de moi comme de l'univers, Cinna, V, 3 - Dieu ne veut point d'un cœur où le monde domine Polyeucte, I, 1). Le théâtre de Pierre Corneille fait ainsi écho aux tournures du Grand Siècle dont il reflète aussi les valeurs comme l'honneur et les grandes interrogations, sur le pouvoir par exemple (contexte de la mort de Richelieu et de Louis XIII), la question de la guerre civile dans La Mort de Pompée (1643), ou la lutte pour le trône dans Nicomède (1651, dans le contexte de la Fronde). Aujourd'hui, il compte parmi l'un des auteurs les plus joués et par ailleurs, l'une des références de la littérature universelle,.