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CHANSON À BOIRE
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Les manuscrits du XIIIe siècle contiennent, parmi toutes les pièces lyriques qui ne relèvent pas des grands genres courtois, un certain nombre de chansons à boire. Celles-ci sont dans une large mesure la transposition en langue vulgaire des chansons goliardiques. Elles développent cependant quelques aspects propres au lyrisme roman. Plus souvent, en effet, que le simple éloge du vin ou de la cervoise, on trouve chez elles l'exaltation de la « bonne VIe », c'est-à-dire de ripailles insouciantes et sans contrainte, l'hiver au coin d'un bon feu, l'été sur l'herbe et de préférence en galante compagnie. Dans ce dernier cas, la bonne chère n'est qu'un motif supplémentaire ajouté au thème de la rencontre amoureuse dans le locus amoenus (endroit agréable) qu'est le verger, le pré ou le bosquet printaniers. Ce motif semble particulièrement cher aux trouvères menant VIe de jongleur et pour lesquels les bons morceaux sont aussi rares que les bonnes fortunes (Colin Muset). Parfois aussi se mêlent aux