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MASSACRES DE SEPTEMBRE
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Rien de plus ambigu que le cri, lancé à Paris, au mois d'août 1792 : « La patrie en danger ! » Le péril est-il à l'intérieur, où de nombreuses perquisitions, chez les prêtres réfractaires, débusquent des agences royalistes et prouvent les complicités épistolaires avec les émigrés ? Est-il à l'extérieur, d'où parviennent de sinistres nouvelles : passage de la frontière du duc de Brunswick à la tête de 80 000 hommes ; capitulation de Longwy, le 22 août ; Verdun menacé ? La Commune d'un Paris surchauffé par l'arrivée des Marseillais suit le conseil de Marat : liquider les « traîtres » que sont ces prêtres réfractaires, déclarés suspects par la loi du 27 mai 1792, et la panique des patriotes cessera.Dès le 11 août, la chasse commence ; les rafles se multiplient dans les quartiers à forte densité cléricale : Saint-Sulpice et Saint-Germain-des-Prés. Après un interrogatoire sommaire à la section de l'Hôtel de Ville, les suspects, à qui personne ne fait mention du serment, sont jetés pêle-mêle