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THÉRAPEUTIQUE - Chimiothérapie
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Source : Universalis Edu - 2017
La chimiothérapie est la science qui se propose d'appliquer, à des fins thérapeutiques, des « principes actifs » naturels ou synthétiques de structure parfaitement connue. Par extension et du fait qu'elle évolue de plus en plus vers une science exacte, la chimiothérapie se propose de dépasser le stade empirique et de mieux connaître le mécanisme d'action des principes actifs ou des médicaments qu'elle utilise. Elle s'appuie sur les données récemment acquises par trois autres disciplines : biochimie, biologie moléculaire et pharmacologie (voir les articles ainsi intitulés).Selon une convention entérinée par l'usage et due à son histoire même, le terme « chimiothérapie » est cantonné dans un sens plus restreint que son étymologie ne le laisserait supposer : on entend par chimiothérapie le traitement des maladies dues à des parasites systémiques, c'est-à-dire des maladies tropicales ou parasitaires, des maladies infectieuses (bactériennes et virales), et enfin le traitement du cancer. Cette définition restreinte est particulièrement bien illustrée par le sommaire des traités ou des revues de chimiothérapie ainsi que par le programme des congrès internationaux qui ont lieu tous les deux ans et figurent parmi les activités principales de la Société internationale de chimiothérapie.Voyons seulement à titre d'exemple les étapes qui ont fait franchir un pas décisif dans le traitement des infections diverses. Parmi les découvertes anciennes, rappelons entre autres celles de deux produits connus depuis le xviie siècle : la racine d'ipéca pour le traitement de la dysenterie, et l'écorce de quinquina pour le traitement de la malaria. Une autre étape importante fut atteinte dès le milieu du xixe siècle, grâce à Pasteur et à Lister qui généralisèrent l'asepsie et l'antisepsie en milieu hospitalier ; le phénol figure parmi les premiers antiseptiques utilisés à grande échelle. Vinrent ensuite les travaux mémorables de Paul Ehrlich (1874-1915) considéré à juste titre comme le père de la chimiothérapie ; ces travaux devaient aboutir à l'utilisation de divers composés arsenicaux comme antiparasitaires. Par la suite, deux grands progrès devaient être successivement accomplis : l'utilisation des sulfamides en tant qu'agents anti-infectieux, découverte due à Domagk et à une équipe française de l'Institut Pasteur dirigée par Tréfouël, puis l'utilisation de nombreux antibiotiques majeurs. L'application des antibiotiques à la thérapeutique au milieu du xxe siècle ne fut que la valorisation de la découverte de la pénicilline par Fleming en 1928, fait qui passa presque inaperçu à l'époque.