GRAMMATICALITÉ

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Robert SCTRICK

Source : Universalis Edu - 2017

Une bonne grammaire doit être capable de « projeter le corpus fini et toujours plus ou moins aléatoire des énoncés observés sur l'ensemble, qu'on présuppose infini, des phrases grammaticales », écrit N. Chomsky (Structures syntaxiques). Ce passage de l'induction à la projection ne peut se faire qu'au moyen d'un appareil hypothético-déductif qui concerne la grammaticalité. On se gardera de confondre cette dernière avec la notion normative de correction, et encore plus avec celle de fréquence statistique, mais on la réservera à l'ensemble des lois qui régissent la compétence des sujets parlants. Si l'on se rappelle, en effet, que celle-ci est forcément dissociée de la production actualisée des phrases, on n'aura aucun mal à admettre que le corpus est, par définition, un matériau soit insuffisant (dans la mesure où il représente la performance, avec ce qu'elle comporte de déviations stylistiques, volontaires ou non), soit conditionné par avance et de façon implicite de manière qu'en soient

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