SALOMÉ et TROIS JOURS CHEZ MA MÈRE

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Alain CLERVAL

Edité par Encyclopædia Universalis - 2009

Dès la parution du Pitre (1973), son premier roman publié, et qui lui valut aussitôt une reconnaissance littéraire due en partie à un portrait iconoclaste de Jacques Lacan, François Weyergans, en mêlant habilement bouffonnerie, truculence et confidences, avait su faire de l'aveu porté aux limites de l'extravagance un style à part entière. Après plusieurs années de silence, Trois Jours chez ma mère (Grasset, Paris, prix Goncourt 2005) joue à son tour de ce registre drolatique et funambulesque. Il est accompagné de la publication de Salomé (Léo Scheer, Paris, 2005), un inédit de jeunesse qu'un de ses seuls lecteurs, Pierre Klossowski, jugeait « vertigineux », et qui apparaît comme une véritable matrice du Pitre. La belle-fille d'Hérode sert ici de prête-nom à toutes les rencontres féminines du narrateur. C'est elle qui fait du récité un perpetuum mobile où la déambulation érotique sert de contrepoint au vagabondage intellectuel et au nomadisme de l'écrivain. On peut y voir la représentation

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